De nombreux grands maîtres et grands personnages ont marqué l'histoire de la capoeira, en voici une liste non exhaustive...
La
Capoeira est donc née au milieu des chants d’esclaves frappant
dans leur mains et dansant. Elle était l’instrument de la transmission
d’une histoire, d’un espoir et d’une révolte. Elle
maintenait la dignité d’un peuple en attente d’une liberté
retrouvée. De ce fait, la Capoeira s’est perpétuée
et développée au fur et à mesure des années, notamment
grâce aux esclaves fugitifs de toutes origines qui se retrouvaient dans
les « quilombos » dont le plus connu reste celui de Zumbi
Dos Palmarès. Dans ces camps où seules la quête de
liberté et la solidarité comptaient, la mixité des histoires
et des cultures ont permis à la Capoeira d’évoluer et
de s’enrichir.
A
l’abolition de l’esclavage en 1888, nombreux furent les anciens
esclaves livrés à eux-mêmes, sans ressources, logement,
travail et nourriture, qui abusèrent des techniques de Capoeira pour
piller les populations plus riches. Ces bandes appelées « maltas
» répandirent la terreur en multipliant les actes violents. En
1890, la capoeira et les autres manifestations de la culture afro-brésilienne
(candomblé, maculélé, samba, …) furent interdits
et les capoeiristes pourchassés par la police, risquant des punitions
allant des coups de fouet, à la section des tendons et même à
la mort.
C’est à cette époque que se développa la tradition du surnom donné à chaque capoeiriste pour qu’il ne puisse pas être identifié par la police.
L’interdiction fut levée dans les années 30 grâce notamment au travail de Mestre Bimba qui obtint du nouveau gouvernement le droit d’ouvrir la première académie de Capoeira connue sous le nom d’ « Association de Lutte Régionale de Bahia ». Cette étape est importante puisqu’elle marque le début de la reconnaissance de la Capoeira en tant que pratique traditionnelle et sportive, populaire et historique du Brésil.
En
ouvrant son académie, Mestre Bimba créa une nouvelle façon
de pratiquer la Capoeira. Il choisit en effet d’abandonner une partie
des traditions issues de l’esclavage qui selon lui ne convenait plus
à un peuple libre. Dans le but de développer l’efficacité
combative de la Capoeira, il ajouta également aux mouvements déjà
connus des coups issus de pratiques populaires brésiliennes telles
que le Batuque et d’arts martiaux étrangers (judo, savate…).
Ce style est aujourd’hui encore appelé « capoeira régional
» ou « lutte régionale de Bahia »
Au
même moment, Mestre
Pastinha
ouvrit une autre académie, prenant cette fois-ci le parti de défendre
et transmettre une Capoeira traditionnelle en maintenant les principes de
malice (« mandiga »), dissimulation et ruse : il créa ce
que l’on nomme aujourd’hui la « Capoeira Angola ».
Si la concurrence entre les deux écoles a depuis leurs créations
toujours plus ou moins existé, il n’en reste pas moins que les
deux gardent les mêmes traditions, chants, instruments, coutumes, rituels
et mouvements de base (la « ginga » par exemple).
La « mandiga » est également une notion commune aux deux
écoles mêmes si elle est plus développée dans la
Capoeira Angola. L’échange entre les maîtres des deux enseignements
prend une part importante dans l’évolution de la Capoeira et
contribue à la cohérence du mouvement capoeiriste et à
la transmission de ses valeurs.